Bonjour !
Notre époque est saisissante. Nous vivons le tournant le plus colossal de l’histoire de l’humanité. Beaucoup de signes nous indiquent d’une part que c’est un peu la fin des haricots, que les carottes sont cuites ou encore que la pizza a brûlée. Quelque chose va s’effondrer, le ciel ou l’immeuble d’à côté on ne sait pas exactement quoi mais si nous avions une machine à remonter le temps, il y a fort à parier que les gens l’utiliseraient davantage pour se rendre dans le passé que dans l’avenir. « […] malheur, destruction, ruine, désastre, catastrophe ! — Le pis, c’est la mort, et la mort veut avoir son jour. »[1] comme dit Shakespeare.
Et en même temps, alors que tous les voyants de notre société high tech virent peu à peu au rouge, une discrète aurore pointe à l’horizon. Les systèmes s’enrayent, les automates se bloquent, mais quelque chose résiste. Nos boucliers, nos protections, nos ceintures de sécurité sautent et nous découvrons avec stupeur que tout ne meurt pas, que quelque chose en nous persiste à vivre. Nos libertés vacillent, notre sécurité se fragilise, mais plus la société s’effondre, plus nous sentons la vie jaillir. Ces paroles de saint Paul se font chaque jour plus actuelles : « la loi est intervenue pour que l'offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle »[2].
Il y a quelques jours, le Pape François a publié l’encyclique dilexit nos sur le sacré-cœur de Jésus, dans laquelle il montre à quel point la dévotion a sacré-cœur est urgente et salvatrice : « Aujourd’hui, tout s’achète et se paie, et il semble que le sens même de la dignité dépende de ce que l’on peut obtenir par le pouvoir de l’argent. Nous sommes pressés d’accumuler, de consommer et de nous distraire, prisonniers d’un système dégradant qui ne nous permet pas de voir au-delà de nos besoins immédiats et mesquins. L’amour du Christ est en dehors de cet engrenage pervers et Lui seul peut nous libérer de cette fièvre où il n’y a plus de place pour un amour gratuit. Il est en mesure de donner du cœur à cette terre et de réinventer l’amour, là où nous pensons que la capacité d’aimer est définitivement morte. »[3]
La grâce dont parle saint Paul vient du sacré-cœur de Jésus, qui est venu à notre rencontre et nous a aimés le premier. Je ne vais pas vous faire un commentaire exhaustif de cette encyclique, tout ce que je peux faire c’est vous inciter à la lire. Elle est accessible librement ici, n’hésitez pas ! Je me permets simplement de vous partager quelques mots de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dont parle le Saint-Père, qui m’ont frappé il y a quelques temps : « Au soir d’amour, parlant en parabole /Jésus disait : « Si quelqu’un veut m’aimer /Toute sa vie, qu’il garde ma Parole/mon Père et moi viendrons le visiter.» Imaginez un instant notre Seigneur, qui dans sa toute puissance et sa majesté n’ose quémander notre amour. « Si quelqu’un veut m’aimer… » Il y a de quoi se rompre l’aorte. Adorons les amis, adorons sans tarder.
Bonne lecture !
P.S : A ce sujet nous avons découvert grâce à des amis à Orléans un médaillon du sacré-cœur fait pour être posé sur sa porte d’entrée. C’est non seulement une excellente opportunité d’évangélisation, mais aussi un bon rappel quotidien quand on rentre du travail de se tourner vers ce Cœur qui aime tant les hommes. Le médaillon est accessible ici.
[1] William Shakespeare, Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11, p.140 (extrait de Richard II)
[2] Romain 5, 20-21
[3] Pape François, encyclique dilexit nos, 24 octobre 2024, § 218
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