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  • Photo du rédacteurRatatouille

La mousson

Bonjour !


Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un livre assez surprenant: La mousson. Publié en 1937, écrit par Louis Bromfield, l’intrigue se déroule dans un état semi-indépendant des Indes anglaises, Ranchipur. Trois choses m’ont plu dans ce livre :


Tout d’abord, le fait que l’histoire s’articule en deux partie : la première, assez longue, où les habitants attendent la mousson. On commence à trouver nous aussi le temps long, et on se demande si ça ne va pas tourner au roman de Zola ou de Maupassant où les hommes ploient sous le poids de l’existence. Et puis tout d’un coup, un événement monstrueux se produit, qui va accélérer de façon fulgurante le cours de l’histoire de chacun des personnages. On entre dans la deuxième partie, qui est d’autant plus passionnante que le tissage de l’intrigue a été minutieux dans la première partie.


La seconde chose qui m’a plu, c’est la qualité d’écriture et la finesse psychologique de l’auteur. Chaque personnage est décrit avec beaucoup de réalisme, et les relations entre les protagonistes sont on ne peut plus crédibles. A cela s’ajoute une connaissance vraiment profonde de l’Inde et du mélange culturel qu’il y a à Ranchipur avec les castes, les touristes, les missionnaires, les pionniers, etc...


La troisième chose que j’ai beaucoup apprécié, c’est la vie qui perce à travers les pages de ce livre. Non seulement l’auteur est précis et réaliste dans sa façon de peindre le caractère de ses personnages, mais il ne les laisse pas au congélateur, il les anime d’une façon tout à fait édifiante. Au moment de l’événement qui fait basculer l’intrigue, on découvre toutes les puissances et les faiblesses que la vie quotidienne ne permettait pas de saisir en chacun. Plus encore, cet événement génère une espèce de conversion humaine dans plusieurs protagonistes, qui découvrent leur vocation à œuvrer pour le bien.


Il ne s’agit pas encore de la conversion spirituelle proprement dite, mais c’est la victoire de la vertu sur le vice ou sur l’apathie. Je trouve très rare en fin de compte qu’un auteur manifeste autant d’espérance dans son œuvre. Comme en musique, il est bien plus facile de plonger dans la tragédie et de trouver une harmonie en mineur que de construire une histoire aboutissant sur la victoire de l’espérance, ou de composer un morceau en majeur. C’est le signe d’une grande force d’âme chez l’auteur, de celles dont nous aurions bien besoin aujourd’hui.


D’ailleurs j’ai découvert depuis que Louis Bromfield n’était pas seulement resté derrière sa plume, mais que très tôt déjà il a cherché à montrer l’exemple d’une agriculture durable en mettant la main à la pâte. Enfin ça a tout l’air d’être une belle personne.


Je ne sais pas encore quel temps nous aurons en août mais j’écris au début de juin et ça commence déjà à chauffer, alors ce roman où les gens attendent la pluie sera probablement de circonstance cet été ! Quoiqu’il en soit il vaut le coup d'œil...


Bonne lecture, et bonne semaine !

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